PULSAR : nouveaux résultats encourageants du sotatercept dans le traitement de l’HTAP au long cours

Après avoir rapporté les premiers résultats positifs du sotatercept dans le traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), Marc Humbert, professeur à l’Université Paris-Saclay, chef du service de pneumologie de l’hôpital Bicêtre AP-HP et coordonnateur de centre de référence de l’hypertension pulmonaire (PulmoTension) et ses collègues viennent de présenter de nouveaux résultats intermédiaires de la phase d’extension en ouvert* de l’étude PULSAR, au congrès international de l’American Thoracic Society (ATS), qui se tient virtuellement du 14 au 19 mai 2021.
*par opposition aux essais contrôlés qui comportent des groupes contrôles

Les résultats de cette phase d’extension évaluant la sécurité et l’efficacité du sotatercept au long cours étaient très attendus. Les premiers travaux publiés dans le New England Journal of Medicine le 1er avril 2021, montraient une innocuité et une efficacité du sotatercept versus placebo chez les patients atteints d’HTAP (recevant déjà un, deux ou trois traitements reconnus pour cette maladie), après une durée de 24 semaines.

Les nouveaux résultats intermédiaires de la phase d’extension de l’étude PULSAR présentés au congrès de l’ATS confirment une efficacité durable du traitement par sotatercept chez ces patients, après une durée de 48 semaines. En effet, les patients traités ont présenté une meilleure capacité à l’effort mesurée par un test de marche de six minutes, ainsi qu’une amélioration de biomarqueurs de la fonction cardiaque (NT-proBNP) et de la classe fonctionnelle. De plus, le sotatercept est bien toléré pendant cette période prolongée de traitement, en cohérence avec les résultats précédents.

Les résultats définitifs de la période d’extension en ouvert seront publiés au terme de cette phase.

Désormais, trois nouvelles études de phase 3 ont débuté ou sont planifiées :

  • L’étude STELLAR (NCT04576988) qui évalue la sécurité et l’efficacité du sotatercept chez un plus grand nombre de patients recevant déjà un ou plusieurs traitements de l’HTAP ; le critère principal d’efficacité de cette étude sera le test de marche de six minutes.
  • L’étude HYPERION (NCT04811092) qui évalue la sécurité et l’efficacité du sotatercept chez des patients atteints d’HTAP à risque intermédiaire et élevé dans les six mois qui suivent le diagnostic et l’instauration du traitement ; le critère principal d’efficacité de cette étude sera la durée jusqu’à la mort ou le premier événement clinique traduisant une dégradation de la maladie.
  • L’étude ZENITH (NCT04896008) qui évalue la sécurité et l’efficacité du sotatercept chez des patients atteints d’HTAP à risque très élevé, recevant déjà deux ou trois traitements de l’HTAP ; le critère principal d’efficacité de cette étude sera la mortalité et les hospitalisations pour HTAP.

Les patients, leurs proches et la communauté médicale, cherchent ensemble à ouvrir de nouvelles perspectives dans le traitement de cette maladie grave, en France et dans le monde, afin de contribuer à son meilleur contrôle.

HTAP et le sotatercept

L’HTAP se définit par une élévation anormale de la pression sanguine dans les artères qui vont de la partie droite du cœur aux poumons. Au fil du temps, les petites artères pulmonaires s’épaississent et se bouchent – un processus appelé remodelage vasculaire – en raison d’une accumulation progressive des cellules de la paroi vasculaire.

Hypertension Artérielle Pulmonaire (HTAP)
Mécanisme du sotatercept dans l’HTAP

Le sotatercept fonctionne comme un « piège à ligands des récepteurs de type IIA de l’activine » et vise à rétablir l’homéostasie vasculaire pulmonaire, en empêchant l’activation excessive des voies de prolifération vasculaire, prévenant ainsi le remodelage vasculaire.

PULSAR est un essai multicentrique (43 centres, 8 pays) de phase 2, qui a inclus 106 patients adultes recevant déjà un ou plusieurs traitements approuvés pour l’HTAP depuis au moins 3 mois, chez lesquels a été administré, par voie sous cutanée soit le sotatercept à la dose de 0,3 mg par kilogramme de poids corporel toutes les trois semaines, soit 0,7 mg par kilogramme toutes les trois semaines, soit un placebo.

L’étude RACE ou la comparaison de l’angioplastie pulmonaire versus le riociguat dans le traitement de l’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique (HTP-TEC) inopérable sur 1 an

RACE est la première étude comparant l’efficacité et la tolérance du riociguat versus l’angioplastie pulmonaire par ballonnet (APB) dans le traitement de l’HTP-TEC inopérable. Elle a montré que l’APB diminue les résistances vasculaires pulmonaires par rapport au riociguat, mais qu’il était associé à un plus grand nombre de complications liées à ce traitement (42% versus 9% des patients, respectivement).

Cette étude va plus loin en analysant l’association successive de ces deux traitements durant une phase d’extension de 1 an : les patients ayant bénéficié d’une angioplastie en première ligne reçoivent du riociguat et vice versa.

Les résultats de cette analyse à un an, présentés pour la première fois au congrès international de l’American Thoracic Society (ATS) 2021 par le Dr Xavier Jaïs, centre de référence coordonnateur de l’hypertension pulmonaire (CHU Bicêtre), ont montré une réduction semblable des résistances vasculaires pulmonaires quel que soit le traitement utilisé en première intention (l’APB ou le riociguat). Ils soulignent également que l’administration du riociguat avant l’APB a réduit les complications liées à l’APB.

Cette association séquentielle a fourni des informations importantes sur ces traitements complémentaires, et a permis d’optimiser la prise en charge des patients atteints d’hypertension pulmonaire thromboembolique chronique inopérable.

L’étude RACE (NCT02634203) est pilotée par le centre de référence de l’hypertension pulmonaire PulmoTension (promotion Assistance Publique Hôpitaux de Paris). Elle a été financée dans le cadre d’un Programme Hospitalier de Recherche Clinique national (PHRC P10017) et par une subvention des laboratoires Bayer.

Relecteurs : Pr Marc Humbert (Hôpital Bicêtre AP-HP) et Dr Xavier Jais (Hôpital Bicêtre AP-HP)

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